Blue American (Black Market Music) Paroles et traduction PLACEBO Paroles Placebo - Traduction Pam Blue American I wrote this novel just for you It sounds pretentious But it's true I wrote this novel just for you That's why it's vulgar That's why it's blue And I say Thank you I wrote this novel just for Mom For all the mommy things she's done For all the times She showed me wrong For all the time She sang God's song And I say Thank-you Mom Hello Mom Thank-you Mom Hi Mom I read a book about Uncle Tom Where a whitey bastard made a bomb But now Ebonics Rule our song Those motherfuckers got it wrong And I ask Who is Uncle Tom? You are I read a book about the self Said I should get expensive help Go fix my head Create some wealth Put my neurosis on the shelf But I don't care for myself I don't care I wrote this novel just for you I'm so pretentious Yes it's true I wrote this novel just for you Just for you Américain Déprimé C'est pour toi que j'ai écrit ce roman Ça semble prétentieux Mais c’est vrai C'est pour toi que j'ai écrit ce roman Voilà pourquoi c’est banal Voilà pourquoi c’est déprimant Et je te dis Merci C'est pour Maman que j'ai écrit ce roman Pour tous les trucs de maman qu’elle a fait Pour toutes les fois Où elle m’a enseigné ce qui était mal Pour tout le temps Où elle a chanté des psaumes Et je te dis Merci Maman Bonjour Maman Merci Maman Salut Maman J’ai lu un livre sur l’Oncle Tom Où un salop de blanc-bec s'est fait un paquet de fric Mais maintenant l’argot des Afro-américains Domine notre musique Ces connards n’ont pas compris Et je demande Qui est l’Oncle Tom ? C’est toi J’ai lu un livre à propos du Moi Ça dit que je devrais consulter Me faire soigner M’enrichir un peu Mettre mes névroses de côté Mais je m’en fous de moi Je m’en fous C'est pour toi que j'ai écrit ce roman Je suis si prétentieux Oui c’est vrai C'est pour toi que j'ai écrit ce roman C'est pour toi Annotations | Uncle Tom's cabin ou Life Among the Lowly (La case de l'Oncle Tom) est un roman écrit en 1852 par Harriet Beecher Stowe, qui a pour thème central l'esclavage. Uncle Tom est une expression péjorative désignant un Afro-Américain qui est perçu par les autres Afro-Américains, comme étant servile et inutilement conciliant vis à vis des "Blancs". Il s'agit en quelque sorte d'un traitre. (Wikipedia.org) To make a bomb : il s'agit d'une expression idiomatique très familière signifiant faire fortune. Ce couplet parle bien évidemment de l'esclavage comme le confirme la référence à La case de l'Oncle Tom, roman dans lequel les "blancs" exploitent les "noirs" pour gagner leur vie... Comme l'explique Brian Molko à Gerard Lefort un peu plus bas : "Blue American c'est aussi un jeu de mots. C'est le nom " street " pour le Viagra et pour le Valium, aussi." | Ce qu'en dit Stefan Olsdal : | Vous avez également travaillé avec Rob Ellis, batteur et arrangeur de cordes de PJ Harvey… Stephan Olsdal : Nous avions déjà pensé à lui pour remplacer notre premier batteur, mais il était déjà pris par PJ… Mais tout va bien avec Steve (rires)… Nous sommes fans de ses arrangements de cordes, qui ne sont pas conventionnels. Pas comme ceux d’Oasis, qui sont ennuyeux et tellement attendus. Blue american devait absolument figurer sur l’album. Notre morceau secret, calme et pas du tout noisy. Stefan Olsdal, Magazine inconu, 12 octobre 2000 Source : comité Olsdalien | Ce qu'en dit Brian Molko : | "What about "Blue American" – What’s that about ? BM : It's a kind of self-disgust. Three and a half minutes of pure self-disgust, American style. The person in the song is at such a low point in his life emotionally that he's started to hit out at everything that is a part of him. He's attacking his parents, his culture, his culture's history, self-help, psychiatry. It was written when I wasn't in a particularly good mood. What inspired that ? BM : The strangest things can inspire lyrics. I was watching a documentary on TV about novelists trying to get their first novel published and how difficult it was and I often sit and play acoustic guitar when I watch TV. And I thought of "I wrote this novel just for you/It sounds pretentious but it's true". There's a little, I would say self-deprecation in that lyric but I often try and get to a place before my detractors. Hence the "I'm so pretentious, yes it's true" line that comes at the end of the song. It's just saying, "I know exactly what you think about me". Isn’t there a reference to your mother in there ? BM : Yeah. I wanted to say hi to my mum. I'm the anti-Eminem! Hahahahahaha! That's really genuine, you know. Hi, Mom. It's so American. And, you know, I still love my mother. And it just fitted. When it came out, I thought it would be really nice to make her quite happy. Because I'm sure most of the subject matter of our songs doesn't make her very happy. So, at one point, maybe for one verse at least, she might think, "Oh, that's nice. My son still loves me." Has she heard the song? BM : Not yet, she hasn't, no. So journalists get to hear it before parents. Hahahahahahaha!"
"Qu’en est-il de "Blue American" – De quoi ça parle ? BM : C’est une sorte de dégoût de soi. Trois minutes et demi de pur dégoût, la Classe Américaine. L’individu de cette chanson est dans un moment tellement difficile de sa vie qu’il commence à s’attaquer à tout ce qui fait partie de lui. Il attaque ses parents, sa culture, l’histoire de sa culture, le fait de s’aider sans faire appel aux autres (ndlt : je suppose qu’il parle des ouvrages de psychologie destinés au public), la psychiatrie. Elle a été écrite alors que je n’étais pas particulièrement de bonne humeur. Qu’est-ce qui a inspiré ça ? BM : Les choses les plus étranges peuvent inspirer des paroles. Je regardais un documentaire à la télévision sur des romanciers qui cherchaient à faire publier leur premier roman, et combien c’était difficile, et souvent je m’assieds et joue de la guitare acoustique quand je regarde la télé. Et j’ai pensé à "I wrote this novel just for you/It sounds pretentious but it's true". Il y a un petit peu, je dirais d’autodénigrement dans ce vers, mais j’essaye souvent de devancer mes détracteurs. D’où le " Je suis si prétentieux, oui c’est vrai ", vers qui vient à la fin de la chanson. Ça dit "je sais précisément ce que vous pensez de moi ". N’y a-t-il pas une référence à votre mère dedans ? BM : Ouais. J’avais envie de dire bonjour à ma mère. Je suis l’anté-Eminem ! Hahahahahaha! C’est vraiment sincère vous savez. Bonjour, Maman. C’est tellement américain. Et vous savez, j’aime toujours ma mère. Et c’était approprié. Quand c’est sorti, j’ai pensé que ce serait vraiment gentil de lui faire un peu plaisir. Parce que je suis sûr que la plupart des thèmes de nos chansons ne la ravissent pas vraiment. Donc, à un moment, peut-être pour un vers au moins, elle pourrait penser, "Oh, c’est bien. Mon fils m’aime toujours. " A-t-elle entendu la chanson ? BM : Pas encore, non. Donc les journalistes l’auront entendue avant les parents Hahahahahaha! " Brian Molko, Melody Maker, 20 octobre 2000 Source : placeboworld.co.uk "Gérard Lefort : [...] Euh, Brian Molko y'a une autre chanson qui s'appelle Blue American. Brian Molko : Mm mm. Gérard Lefort : Ça aurait pu être Blues American. C'est une chanson, c'est peut-être la chanson la plus noire, la plus mélancolique. Brian Molko : C'est vrai. Gérard Lefort : En tous cas là, elle est triste cette chanson. Euh, c'est ça l'Amérique pour vous à la fois politiquement et peut-être même musicalement, cette, ce Blue American ? Brian Molko : Ben, Blue American c'est aussi un jeu de mots. C'est le nom " street " pour le Viagra et pour le Valium, aussi. Et euhm, mais j'ai écrit cette chanson pendant une période où je me sentais pas très très, j'étais assez dépressif quand c'est sorti. Euhm des fois les chansons elles sortent comme ça, c'est comme si tu vomis une chansons un p'tit peu, presque. Et euhm, cette personne dans la chanson, la personne qui habite dans cette chanson, euhm, a un dégoût pour tout ce qui est sa culture : le fait que l'Amérique a pu être responsable pour l'esclavage, euhm, le fait que euh, ses parents l'ont endoctriné avec la religion. Alors c'est quelqu'un qui donne des coups de poings à sa culture. Et en effet je pense que la personne qui habite dans cette chanson est dégoûtée avec l'humanité, et a honte d'être un être humain parce que les êtres humains ce sont la seule " species" ? Marie Colmant : Espèce. Brian Molko : Espèce sur cette Terre qui tout ce qu'elle touche devienne de l'ordure. Et euh, je trouve intéressant avec la théorie d'Evolution de Darwin que les, tous les autres espèces s'adaptent à leur environnement, et les êtres humains sont les seuls qui ont adaptés leur environnement à eux. C'est, on est l'espèce le plus égoïste qui vit sur cette Terre, sur cette planète. Et en plus je pense depuis que cette interview a commencé il doit y avoir au moins 2 ou 3 espèces qui n'existent plus. Marie Colmant : Mais Blue American c'est ça l'Amérique pour vous ? Brian Molko : Ben, un p'tit peu. L'Amérique c'est un très grand pays. Euhm, alors, y'a beaucoup d'endroits qui sont très très différents. Moi j'ai toujours dit que la Californie c'est un pays, New York c'est un pays, et puis le reste c'est l'Amérique. Gérard Lefort : Mm. Mais ça vous arrive à vous comme dans Blue American de vous donner des coups de poings ? Euh, métaphoriquement j'espère. Brian Molko : Oui, bien sûr. Je suis mon, le critique le plus pire. "I'm my worst critic". Euhm, et alors. Pas seulement quand on parle de l'art ou de la créativité. Je pense que dans la vie on n'arrête jamais d'apprendre, et j'essaie seulement d'apprendre par les expériences que j'ai de devenir une meilleure personne. Et de faire le moins mal possible aux autres. Ce qui est drôle avec la vie c'est que c'est presque impossible de vivre sans faire du mal aux autres. Mais je pense que c'est Socrate, le philosophe grec, qui a dit "know yourself and do no evil". "Connais toi-même et ne fais pas de mal". Et c'est quelque chose qui, j'ai appris ça à l'école et c'est quelque chose qui est resté avec moi et j'essaie de plus en plus de devenir quelqu'un de meilleur." Brian Molko, Interview Radio France Inter - AToute Allure 22 février 2001 Source : cutplacebohere.free.fr Blue American, c'est 3'30 de dégoût de soi-même à l'américaine. Le gars de la chanson est tellement mal, tellement dégoûté d'être humain, d'être un produit de l'espèce la plus destructrice de la planète et de pourrir tout ce qu'il touche : la guerre, la violence et la pourriture. Il sort de sa culture, de son éducation et des clichés dans lesquels il a grandit, de la responsabilité de son pays dans des institutions telles que le racisme et la violence de masse, dont il constate les effets aujourd'hui dans les émeutes à LA, ou dans le racisme des flics. Et c'est pareil en France, aux US, en Grand Bretagne. Et il reste à l'écart des petites combines, les combines et la psychiatrie, en Amérique… En fait, c'est le point le plus noir de l'album : dégoût de soi et désenchantement quant au genre humain. En gros, c'est ça l'idée… Brian Molko, Interview shamrock 2000 Source : esseclive.com "Sur Blue American, tu sembles carrément descendre les États-Unis, ton pays d'origine. BM : C'est plus une métaphore qu'autre chose. Je ne parle pas d'un pays en particulier, mais de quelques chose que j'ai découvert en moi, et dont je ne suis pas fier. Chaque personne connaît ses mauvais côtés et essaie le plus souvent de les occulter. Je pense qu'il faut au contraire extérioriser ces zones de frustrations et ces obsessions qui finissent par nous ruiner. Parce que lorsque tu surmontes ce genre de trucs, ta vie est meilleure. C'est un peu le message de cette chanson." Brian Molko, Guitare Mag - mars 2001 Source : Guitar mag | | |
Commenter cet article